1952 : quelque part entre La Havane, New York et Paris, Wifredo Lam peint, dessine et grave sans répit.
10 ans plus tard, Cuba a bien changé. Le nouveau régime lui demande – comme à d’autres artistes de sa génération, concrets ou figuratifs – d’offrir une œuvre qui sera transformée en dalle de trottoir sur La Rampa, artère emblématique de la capitale¹. Ce sera justement Emblème, une gravure de 1952.
2015 : à force de passer et de repasser devant et dessus, l’énergie et le mystère de cette composition me sautent aux yeux. Ni une ni deux, direction La Marca, où Mauro Coca aura tôt fait de lui donner une nouvelle vie. Pour la vie !
Du tattoo considéré comme un art graphique à part entière !
Mais comme j’aime bien me promener dans le coin, qui est devenu le meilleur spot wifi de la capitale, l’année prochaine je m’intéresserai peut-être à Portocarrero ?
¹ La Rampa est l’un des axes structurants de La Havane, qui assure la transition entre la ville ancienne et la cité moderne.
En Octobre 1963 à l’occasion du Congrès de l’Union Internationale des Architectes, on y a construit le Pabellon Cuba – entre autres – et on en a profité pour doter les trottoirs d’une série de mosaïques commandées aux plus grands artistes du moment. Idée géniale que de mettre l’art là où on ne saurait l’ignorer : sous les pieds des passants !
Les dalles en granit – 15 motifs reproduits chacun en plusieurs exemplaires – ont été disséminées depuis le bas de La Rampa jusqu’à la calle J. Elles y sont encore, en plus ou moins bon état…
Il y a même eu un projet pour en créer de nouvelles en 2003, mais il est resté dans les cartons.
Cette note doit beaucoup à l’article la acera de La Rampa sur le site Cuba Material. Merci !
Voir aussi l’article La Marca : tintas frescas et les pages Architecture et Graphisme/design
J’apprécie vos articles merci
Merci à vous, ça fait plaisir d’avoir des retours !