Les maniceros sont souvent de vieux messieurs très maigres qui arpentent des rues qu’ils ont dû bien connaître, mais qui ne leur appartiennent plus. Ce sont aussi parfois de très vieilles dames. D’ailleurs si vous voulez avoir une idée du quotidien d’une de ces vendeuses de cacahuètes, je vous conseille de regarder le décapant Suite Habana de Fernando Pérez (2003).
Ces maniceros sont aussi parfois pregoneros, c’est à dire qu’ils annoncent leur arrivée en chantant. Une stratégie marketing simple qui fonctionne parfaitement !
Statut social du manicero en deux images
Le manicero, on s’en doute, gagne une misère. Une photo de 1933 de Walker Evans nous apprend que tout ça ne date pas d’hier…
À droite, el manicero de Holguin : il voulait bien que je le photographie au terminal d’autobus et on a parlé un peu, il s’appelait Gabriel. Il avait des tablettes d’arachides délicieuses et des cornets tenus au chaud dans sa boîte customisée « cinco heroes ».
La plupart de ses collègues n’ont qu’une poignée de cornets dans la main, mais ce sont les cacahuètes grillées les meilleures du monde !
Photo à la Une : Le manicero de Maranzas, 2015.