Camiseta : en français on dit T-shirt. Il est omniprésent à Cuba mais attention ce n’est pas du sportswear : Toujours impeccable et près du corps, ornée de dentelle, paillettes, rubans et œillets pour les femmes, imprimés et sigles de marques pour les hommes.
Mais d’où vient-elle cette camiseta ? de la production intérieure ? Certainement pas ! Elle est fournie par le marché parallèle, la famille de Miami ou ramenée de voyage…
Toc toc. Elle entre discrètement et dévoile son trésor : des T-shirts entassés dans un sac de sport. Elle les a ramenés de Colombie et les aura tous vendus en fin de matinée. Elle ? c’est l’une des très nombreuses mules qui font le voyage régulièrement et ramènent des valises bourrées de vêtements bas de gamme pour alimenter les marchés de cuentapropistas ou les circuits parallèles.
Cette technique d’approvisionnement explique sans doute les flambées de mode qui parcourent Cuba en quelques semaines : Après les imprimés « Barbie » chinois, place aux (faux) Supreme et après le style camouflage, place aux motifs floraux qui inondent le marché. Il n’y a plus que les pépés pour porter des rayures…
Contrairement aux idées reçues, les Cubain-es portent très rarement l’effigie du Che (sauf dans des occasions particulières comme le défilé du 1er mai) mais très souvent l’Union Jack. Depuis fin 2015, ils se lâchent aussi avec le Stars and Stripes.
Et ça, c’est plus qu’une mode. Car au final, la camiseta atteste d’un rapport réel ou rêvé avec l’extérieur, ou tout au moins signale au regard qu’on sait ce qui se passe ailleurs.
Photo à la Une : Festival de camisetas « de marque » à la sortie du ciné, La Havane, juillet 2018.