Tout est politique.
Vrai, mais un peu court.
> des journalistes professionnels s’y consacrent à plein temps et le font – ô combien – mieux que moi.
> c’est à chacun-e de se faire une opinion.
Cependant voici quelques lectures et liens utiles (liste non exhaustive, tous ajouts bienvenus) :
Cuba : histoire, societé, culture de Sara Roumette dans la collection Les guides de l’état du monde aux éditions La Découverte (2011).
Beaucoup de changements depuis sa parution, mais toujours intéressant car très bien documentéet traitant de tout : la géographie, les grandes villes, l’histoire préet post coloniale, les dirigeants, l’organisation politique, la vie quotidienne, l’information, la religion, la culture et la contre culture… Après l’avoir lu vous en saurez beaucoup plus sur Cuba que tous les tour operators réunis.
14ymedio, Un bon site d’information créépar la blogueuse Yoani Sanchez, en espagnol et en anglais. Propose des articles sur tout. Aux dernières nouvelles on ne peut pas le consulter à Cuba !
À comparer avec la presse officielle : Granma l’organe officiel et sa version hebdomadaire Granma international publiée en français, anglais, espagnol et portugais.
Le blog America Latina (VO) du journaliste Paulo Paranagua sur le site du Monde. C’est un blog d’opinion, certes, mais les faits économiques y sont très bien détaillés. Une grande quantité d’autres blogs (dont les auteurs, cubains, résident dans ou hors de l’île) que vous trouverez facilement en tapant quelques mots clés…
Bohemia, « revista de analisis general » créée en 1908.
Au rayon littérature de ce site se trouvent également des suggestions de romans dont les auteurs prennent position, plus ou moins ouvertement.
Bonnes lectures !
Photo à la Une : graffiti à Santa Clara faisant référence à El Mejunje, un des premiers lieux de Cuba où la liberté d’expression et d’orientation sexuelle a eu droit de cité.
I ♥ Santa Clara !
Oups ! Pas de politique mais encensement de Yoani Sanchez ? WTF ! La pauvre et ses complices de la CIA sont à Cuba ce que M LP ET son père sont à la France : des phoking losers.
Vous voyez ? Vous étiez mieux sans politique …
Hi hi hi !!! Céline, les services secrets cubains ont même réussi à s’infiltrer dans ton site !!! Un demi-siécle d’expérience quand même !
Je vis entre Paris et la Havane et je sens que je vais apprécier ton site. …. et continue à ne pas faire de politique !
Bisous. Cathy.
Bonjour Cathy et merci pour ton commentaire.
Par contre euh… pas sûre de comprendre comment on peut détecter une visite de cet ordre ? Certes il existe certainement des organismes qui font de la veille internet sur certains mots-clé mais bon, je ne vois pas bien ce que les services secrets Cubains ou Bas-Alpins pourraient apprendre qu’ils ne sachent déjà en lisant mes modestes articles ?
Amicalement,
Céline
p.s. de la politique j’en fais mais dans la vraie vie !
Céline,
Je découvre votre site avec délectation. Enfin un espace artistique sur Cuba, moi qui ai l’habitude de la politique (il n’y a pas de pays plus politique que Cuba…) et des commentaires du genre celui qu’a laissé ici un certain Marcos, énième victime de Jean-Luc Melenchon. Et si un jour les Cubains pouvaient publier ainsi sur leur proper culture? En attendant, je vous lis et vous remercie, Céline.
Merci Nathalie !
Ce que vous dites de Cuba est vrai et comme il n’y a pas plus politique que la culture, la boucle est bouclée. Quant à Marcos, porte-parole de particuba (si j’en crois son adresse mail) il faut savoir que son site est une mine qui rend énormément service aux voyageurs comme moi. Il lui sera donc beaucoup pardonné.
Enfin, les cubains publient de plus en plus sur la culture notamment (voir par exemple le blog de Wendy Guerra http://www.elmundo.es/blogs/elmundo/habaname/. Internet, espace immatériel, a complètement fissuré le mur…
Enfin bis, si vous aimez ce site n’hésitez pas à le recommander, car un peu plus d’audience ne lui ferait que du bien…
Bonjour Céline
C’était pour rire (les services secrets) car quand ils se passe un truc « bizarre » à Cuba, on pense à eux tout de suite !
Quant à la politique, comment ne pas « en faire » quand on n’est pas un simple touriste ?
Bien à vous.
J’ai apprécié les articles sur Alicia Alonso et sur Carlos Acosta.
Mais alors, certaines prétéritions sont inouïes, sur ce site, bien que banales : prétendre ne pas « parler de politique » et taire un fait massif et violent sans lequel rien n’a de sens comme le blocus, la détresse et la mort qu’il sème ; il y a des silences très politiques, d’autant plus qu’ils sont insidieux. Mais quiconque est formé à l’analyse des réalités humaines, du réel bien concret, nécessairement historiques et économiques, s’en rendra vite compte.
De même, conseiller Sanchez et occulter les travaux d’universitaires documentés et critiques en dit long.
Mais alors le concept de « Cuba chez l’habitant » qui permettrait de voyager « chez les Cubains » ! Voilà, ça c’est trop pathétiquement drôle et ça se passe de commentaire.
C’est dommage, parce que vraiment, les articles sur Alicia Alonso et Carlos Acosta sont très intéressants (même si on est épaté d’apprendre qu’une Cubaine puisse être un peu raciste, ou conformiste, ça alors, comment se peut-ce !?). Carlos Acosta rend hommage à son père noir mais fait la différence, lui, avec Iciar Bollain, entre un éventuel conformisme (vaguement raciste) d’Alicia Alonso, même s’il en a certainement pâti, et le racisme violent et officiel dont la révolution cubaine a débarrassé le pays. Qui voyage honnêtement à Cuba et sans préjugé sait bien qu’on ne change évidemment pas intégralement les mentalités dans des conditions pareilles, sans aller jusqu’à rêver à l’aberration de l' »homme nouveau » guevarista, mais on connaît de grandes puissances mondiales dont les citoyens, en matière de racisme, devraient éviter de donner des leçons, sauf à s’exposer au plus sombre ridicule.
PS : je relis… un peu amusé ; « il n’y a pas plus politique que la culture » ;). On n’est plus à une contradiction près ;))
Merci pour ces commentaires. J’exerce ma liberté de parole en traitant des sujets qui m’intéressent et qui sont à ma portée. Et en effet, laissons les universitaires documentés (lesquels d’ailleurs ?) publier leurs travaux, et lisons-les. De mon côté, n’étant ni journaliste ni politologue ni universitaire, je continuearai de m’exprimer, sur ce site et aussi par d’autres moyens qui n’y ont pas leur place. Bonne lecture !
Permettez-moi de vous féliciter pour votre ouverture et votre sérénité, édifiante à 23h le jour même : vous acceptez en effet la publication d’un commentaire un peu rude, et c’est en votre honneur de ne pas le prendre en mauvaise part.
Puisque vous donnez l’occasion de le signaler, il y a en France de très grands auteurs universitaires qui permettent une compréhension fondamentale de Cuba :
– Paul Estrade, au-dessus de tout soupçon, et…
– Jean Lamore à qui l’on reproche insidieusement un « castrisme » assez imaginaire, mais qui est un spécialiste de Marti aussi imprenable que son collègue.
– Rémy Herrera, côté économie.
– Clémentine Lucien, une valeur très sûre pour la littérature, ainsi que Françoise Moulin-Civil
– Nancy Berthier sur le cinéma (et les ouvrages qu’elle a dirigés).
Il y en a beaucoup d’autres, mais l’avantage des universitaires, c’est qu’ils permettent tous de situer historiquement et après avoir passé au crible critique leurs propres concepts et catégories d’analyse, les réalités cubaines. Le tout afin d’éviter les manies, a priori et certitudes parfois bouffies de certains rigolots et paranos (j’assume jeux de mots certes douteux et cryptés en effet miroir, j’en ai assez longtemps lus et supportés).
Il y a aussi des journaux en ligne comme alternative à l’improbable propagandiste Yoani, qui ressemble à une entreprise, ou la presse officielle du Granma, bien sûr :
https://oncubanews.com
Mais pour moins d’austérité, je suggérerais aussi de voir tout simplement le cinéma cubain, en tentant de suivre un ordre chronologique, parce que chaque film se comprend aussi en fonction d’un projet social et de ses errements (l’ICAIC cautionne toujours).
Et il y a un auteur, aussi, qui n’est pas universitaire, et que je ne connais pas, mais qui permet d’approfondir : Viktor Dedaj (Cuba est une île). Ce titre volontairement simple est ô combien suggestif, et le contenu du livre est très perspicace.
Bref, peut-être serons-nous d’accord sur le fait que la « politique », moins on prétend en parler, plus on en fait, en fin de compte, c’est ainsi. Je vous charrie un peu, mais si je passe autant de temps à écrire ici, il faut bien que ce soit au moins un peu parce que votre intérêt pour Cuba et ce site m’interpellent. Ce qui est tout sauf un signe de mépris.
Et encore merci pour des compte-rendu de lecture très suggestifs.
Mince, désolé, sans les alinea qui disparaissent dans le post, mon texte est illisible…
Je le reprends si vous permettez.
Félicitations, vraiment, et merci de votre ouverture et de votre sérénité : vous acceptez en effet la publication d’un commentaire un peu rude et ce à 23h ! C’est en votre honneur de ne pas le prendre en mauvaise part. Vous donnez l’occasion de le signaler, il y a en France de très grands universitaires qui permettent une compréhension fondamentale de Cuba : Paul Estrade, au-dessus de tout soupçon, et Jean Lamore à qui l’on reproche insidieusement un « castrisme » assez imaginaire, mais c’est un spécialiste de Marti aussi imprenable que son collègue. Rémy Herrera, côté économie. Clémentine Lucien, une analyste rigoureuse pour la littérature, ainsi que Françoise Moulin-Civil. Nancy Berthier sur le cinéma (et les ouvrages qu’elle a dirigés). Il y en a beaucoup d’autres, mais l’avantage des universitaires, c’est qu’ils permettent tous de situer les réalités cubaines historiquement et après avoir passé au crible critique leurs propres concepts et catégories d’analyse, ce qui est rare. Le tout afin d’éviter les manies, a priori et certitudes parfois bouffies de certains rigolots et autres paranos (j’assume ces jeux de mots certes douteux et cryptés, en effet miroir : je les ai assez longtemps lus et supportés). Il y a aussi des journaux en ligne comme alternative à l’improbable propagandiste Yoani, qui ressemble à une entreprise, et à la presse officielle du Granma, bien sûr : https://oncubanews.com. Mais pour moins d’austérité, voir tout simplement le cinéma cubain, en tentant de suivre un ordre chronologique, parce que chaque film se comprend aussi en fonction d’un projet social et de ses errements (l’ICAIC cautionne toujours). Et il y a un auteur, aussi, que je ne connais pas du tout, mais qui permet d’approfondir : Viktor Dedaj (Cuba est une île). Ce titre volontairement simple est très perspicace. Bref, peut-être serons-nous d’accord sur le fait que la « politique », moins on prétend en parler, plus on en fait, en fin de compte. Je vous charrie un peu, mais si je passe autant de temps à écrire ici, il faut bien que ce soit parce que votre intérêt pour Cuba et ce site m’interpellent. Ce qui est tout sauf un signe de mépris. Et encore merci pour des compte-rendu de lecture très suggestifs.
Merci pour ces références, que je ne connaissais pas, à part Jean Lamore que je n’ai pas encore eu l’occasion de lire. Mon champ de compétence c’est plutôt la création artistique et à ce titre, le cinéma cubain m’intéresse au plus haut point. Je n’arrête pas de refiler mon DVD de « Soy Cuba » à toutes mes connaissances qui veulent aller faire un tour sur l’île. Quant aux journaux en ligne, il y en a maintenant plein, chacun ayant ses spécificités. à suivre !
Voilà, « Soy Cuba » (1964) est magnifique, par Kalatosov qui n’a raté ni l’impérialisme soviétique ni le pathétique tourisme sexuel. Après « Historias de la Revolución » ou l’utopie épique, voir aussi « Fresa y chocolate » (1993) de Gutiérrez Alea, sur le sectarisme, et en écho à votre film fétiche, « Siete días en La Habana », alors… à bons entendeur.es, 😉
Sans oublier Suite Habana de Fernando Pérez !
Oui, magnifique ! Alors tant qu’on y est, des valeurs sûres :
– Lucía (Humberto Solás, 1968)
– De cierta manera (Sara Gómez, 1974
– Hasta cierto punto (Tomás Gutiérrez Alea, 1983)
– La vida es silbar (Fernando Pérez, 1998)
– Lista de espera (Juan Carlos Tabío, 2000)
– Viva Cuba (Juan Carlos Cremata, 2005)
– Boleto al paraiso (Gerardo Chijona, 2010)
– Juan de los muertos (Alejandro Brugués, 2011)
– Conducta (Ernesto Daranas, 2014)
– Yuli (Icíar Bollaín, 2019)
Je suis très preneur sur les cinéma haïtiens, dominicains et portoricains, des pays voisins qui ne sont pas sous blocus et doivent être aussi très riches 😉
Mince alors, moi qui attendais une liste d’oeuvres cinématographiques pour des pays libres de tout blocus, et donc forcément plus épanouis que Cuba, non ?
J’en profite pour signaler un magnifique livre, très récent :
Viktor Dedaj, « Cuba sous embargo. Paroles cubaines sur le blocus », Editions Delga, novembre 2020
Me revoici pour une remarque sur votre site très intéressant mais beaucoup plus politique qu’il n’y paraît ; en effet, comme toujours, prétendre ne pas faire de politique et la façon la plus insidieuse d’en faire : on se coule dans le moule dominant, le plus politique qui soit. Ce moule est celui du vocabulaire convenable et convenu : dans la rubrique « Un peu de vocabulaire », c’est effectivement « un peu », si peu que le biais retenu est partial, quoique peut-être involontairement. Expliquons-nous :
Un peu de vocabulaire permettrait de définir le mot le plus déterminant de la réalité cubaine, et omniprésent dans les conversations ou les esprits : « bloqueo ». Car personne à Cuba ne parle d’embargo, personne ne peut assez ignorer les lois Torricelli et Helms-Burton, illégales et criminelles, et se contenter d’un mot autre que « bloqueo ». Ignorer ce mot, c’est se priver de comprendre quoi que ce soit de ce pays et même de cette île.
Heu, merci pour vos remarques mais je vous rappelle que ce site est rédigé bénévolement, sur mon temps libre.
IL y a « un peu » de vocabulaire en effet, on fait ce qu’on peut.
Oui, pardon d’avoir été un peu abrupt, d’autant qu’il y a en effet du vocabulaire que je ne connaissais pas bien ou avais oublié, merci donc !
Je comprends tout à fait ce bénévolat, bien sûr. Simplement, aucun geste n’est anodin, et en particulier politiquement, contrairement à ce que laisse croire l’affirmation très insidieuse qu’on ne fait pas de politique : l’omission du signifiant et du signifié, donc du mot les plus transcendants de la réalité cubaine qui soient, produit un effet politique, même, et peut-être surtout, si ou quand ce n’est pas intentionnel.
Merc, cependant, de votre ouverture à la critique, car il s’agit bien de critique, et non de dénigrement, même si elle rudoie un peu, je le reconnais.