O comme Oshún

 

Une des principales figures-orishas de la santeria, Oshún est toujours souriante, c’est la déesse de la sensualité, elle symbolise la féminité et les eaux douces, on lui offre des tournesols et du miel, ses couleurs sont le jaune et l’or.

Les bouquets de tournesol à vendre à tous les coins de rue sont destinés à fleurir ses autels – très nombreux dans l’espace public – plus que les salles à manger !

Elle est assimilée à la Virgen de la Caridad del Cobre, patronne de Cuba, dont l’église abrite une collection incroyable d’ex-voto. Bien que n’étant pas croyante j’ai fait le pélerinage moi aussi (deux fois) et y ai croisé toutes sortes de personnes et notamment un groupe de cubains de Miami s’apprêtant à fleurir leur sainte.

El Cobre, girasoles para Oshún 2012
El Cobre, girasoles para Oshún 2012
Deux étudiantes de l’école de danse de Santa CLara interprètent Oshun lors d’un défilé.

Dans les spectacles de danse traditionnelle figure toujours une Oshún aux voiles ondoyants. On rencontre aussi dans Habana Vieja beaucoup de dames vêtues de costumes coloniaux jaune d’or et traquant le touriste dans l’espoir de monnayer une photographie avec elles.


En quelques mots, ce qu’il faut savoir pour ne pas commettre d’impair  : La regla de Ocha (nom d’origine) ou santeria (nom donné par les prêtes catholiques) est issue des cultes yoruba des africains – amenés à Cuba au XVIIIe siècle pour y être réduits en esclavage – et de la religion catholique.

La doctrine est animiste : tout être vivant possède un esprit qui l’habite. Les prêtres (tous des hommes comme d’hab, sauf très rares exceptions) sont nommés babalaos ou santeros. Pour faire perdurer leur religion face aux missionnaires espagnols, les Yoruba ont créé ce syncrétisme entre les orishas et les saints catholiques.

Les orishas sont donc les divinités de la santeria, dont une trentaine persistent à Cuba sur les 200 du panthéon Yoruba. Les plus visibles sont Eleggua, Chango, Oshún, Yemaya, et Babalu Ayé plus connu sous le nom de San Lázaro. Ils sont honorés dans des cérémonies privées et présents symboliquement dans les églises catholiques, les offrandes auprès de leur saint « jumeau » en témoignent.

D’autres cultes venus de différents pays d’Afrique sont pratiqués à Cuba : le Palo Monte et l’Abakua. Pour aller beaucoup plus loin :  La Forêt et les Dieux de Lydia Cabrera aux éditions Jean-Michel Place.


Photo à la Une : une jeune femme en pèlerinage à la Caridad del Cobre, décembre 2019. En jaune d’or comme la sainte mais surtout comme Oshún, l’orisha qui lui est associée.


Suite de l’ébécédaire de l’espace public ici :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *