Déplacements
Marche à pied, bus touristique ou national, voiture de location, avec chauffeur, taxi officiel, colectivo, train, camion, carriole tirée par un cheval, cocotaxi, bicitaxi… chaque moyen de transport a ses heures, ses usages et avantages.
En ville
On se repère facilement à La Havane, la marche à pied est recommandée pour les petites distances si on ne veut pas passer la journée à guetter des taxis. Il y a bien des bus urbains (OM) ou guaguas, mais aucune info sur le trajet et les arrêts, de plus ils sont bondés. Cependant, l’expérience est à tenter en dehors des heures de pointe. Et non, il n’y a plus de camellos, ces bus soudés sur des camions : ils ont été cédés à de plus petites villes en province.
Si vous êtes plusieurs, cela peut être intéressant de louer une voiture avec chauffeur (ou plutôt un chauffeur avec sa propre voiture) pour la journée voire pour la semaine. Anticipez en réservant auprès d’une agence comme par exemple Je pars à Cuba ou, si vous êtes déjà sur place, demandez conseil à votre casa dont le propriétaire connaîtra toujours au moins 1 bon chauffeur.
Les taxis officiels sont très nombreux mais pratiquent des tarifs très très variables, allez comprendre… Quant aux taxis colectivos ils fonctionnent selon un système inconnu en France, entre Blablacar et la ligne de bus : Le chauffeur suit un parcours fixe le long des grandes artères, on se place à un carrefour ou à une piquera derrière les personnes qui attendent déjà, on le hèle, on se serre sur les banquettes vintage et on lui fait signe quand on veut s’arrêter. On paie à la descente en monnaie nationale et il faut avoir l’appoint. 10 pesos pour un trajet moyen : faites le calcul vous-mêmes !
Je vous recommande également de télécharger, avant votre départ, une appli telle que Maps.me, Osmand ou Carte de Cuba hors ligne. Elle vous permettra de vous repérer et vous facilitera les trajets en bus, si vous tentez l’aventure.
Voyez tout de même l’article Des taxis, des travestis… pour quelques infos de première main sur les itinéraires de ces colectivos dans La Havane.
Les cocotaxis attirent beaucoup les touristes et donc, en toute logique, les chauffeurs en profitent pour gonfler les prix.
Le cocotaxi est un scooter déguisé en noix de coco couleur citron givré, on peut y monter à deux ou trois et goûter un peu de fraîcheur pendant le trajet, cheveux au vent. Extra pour de longs plans séquence le long du Malecon, ou le soir en rentrant du concert.
Quant aux bicitaxis, ceux de La Havane me font mal au cœur rien que d’y penser. Dans d’autres villes plus petites c’est différent, ils offrent un service de proximité à tout leur quartier, cubains et touristes réunis. Enfin dans certaines villes, les charrettes à cheval sont très répandues pour transporter les écoliers, les marchandises, les familles et les travailleurs. Mais vous aurez probablement peu d’occasions de tester leurs bancs de bois et leurs amortisseurs épuisés.
En route
Pour aller de ville en ville vous pouvez louer une voiture : très cher, un peu anxyogène vu l’état des routes. Le plus pratique est de réserver un siège dans un bus de la Cie Viazul, fiable et aux tarifs raisonnables. Il y a quelques années encore on n’y côtoyait que des touristes, mais la mixité est désormais de mise. L’agence Transtur propose le même service de bus, le départ se faisant non pas du terminal mais de l’hôtel le plus proche de chez vous.
Les terminaux de bus ont généralement deux parties : Astro (la Cie nationale) d’un côté, Viazul de l’autre. Un coup d’œil et voilà, maintenant vous savez comment la plupart des cubains sont obligés de voyager. Tentés par Astro ? sachez que normalement, les visiteurs étrangers n’ont pas le droit de voyager dans ces bus ultra-économiques.
Il faut se renseigner dans les lobbys des grands hôtels pour les horaires. C’est un peu plus cher, mais vous économisez un taxi pour rejoindre le terminal Viazul, le calcul est gagnant.
Parfois pour certains trajets non desservis par bus, des camiones bâchés sont aménagés pour les transport de passagers. Une expérience à tenter !
Enfin, de plus en plus de visiteurs ont recours au taxi collectif pour aller de ville en ville. Le voyage peut être magnifique comme… surprenant. Ci-dessous, une expérience parmi d’autres…
En galère
En cas de galère, quand les bus sont pleins, on doit affréter un taxi longue distance et voilà comment cela se passe parfois : vous rencontrez quelqu’un qui se présente comme taxista mais c’est en fait un intermédiaire qui s’occupe de remplir un véhicule et prélève une commission au passage. Il vous raconte que vous allez voyager à 4 dans une Péyo neuve, trajet direct départ 8 heures, et en fait c’est une Chevrolet 1954 qui pisse l’essence par tous ses boulons, vous faites 4 arrêts en ville et vous retrouvez entassés à 8 avant de réaliser ce qui vous arrive, la perte probable de vos bagages (vaguement arrimés sur le toit) vous hante tout le trajet, il n’y a pas d’air conditionné, le chauffeur écoute du reggaeton à 110 décibels, il fait des détours bizarres probablement pour éviter la police, les autres touristes qui ne parlent pas un mot d’espagnol commencent à flipper, ça vous fait rire et en arrivant à destination vous êtes tellement soulagés que vous gratifiez le type, hilare derrière son volant, d’un très bon pourboire. Quelques jours plus tard, dans le métro parisien ou le TGV, vous aurez la larme à l’œil en y repensant…
Moralité : pour prendre un taxi collectif, essayez d’éviter les « rabatteurs » et adressez-vous aux propriétaires de votre casa, ou à une agence sérieuse.
Et le train ?
Ah, le train… Pourtant si Che Guevara a signé la victoire finale de la guerilla en faisant dérailler un train blindé à Santa Clara, c’est donc bien qu’il y avait des trains ? Et de fait la première ligne de chemin de fer à Cuba – et dans tout l’empire espagnol – date de 1837. Mais de nos jours… le réseau est en piètre état. Cependant n’écoutant que mon courage, je l’ai testé, et pour plus de détails je vous renvoie aux articles Matanzas – La Havane en 4 heures et Arrivée du train en gare de Bayamo (+ vidéo).
En prime, les horaires des trains au départ de Bayamo. Ces horaires sont indicatifs et les trains ne circulent pas tous les jours. Il faut se renseigner à la gare le jour même. Pas pratique ? Non, en effet, mais les tarifs sont imbattables !
Bon voyage !
Activités
Les oiseaux de nuit ont parfois envie de passer du noir au vert… et piquer une tête dans la mer des Caraïbes peut tenter les acharnés d’art contemporain. Envie d’un cours de salsa à la source et sous les étoiles ? Tentant, mais comment s’y prendre ?
Plusieurs possibilités s’offrent à vous : réserver un séjour à thème depuis la France (jamais testé), vous inscrire dans une excursion à la journée ou vous débrouiller par vous-mêmes en demandant conseil à votre hôte.
Les agences de tourisme (Havanatur, Cubanacan…) ont des comptoirs dans les hôtels ou en centre ville et proposent des excursions qui démarrent généralement tôt le matin. Il faut passer s’inscrire la veille sans trop s’inquiéter du côté « voyage organisé » de l’affaire : les touristes avec lesquels vous allez passer la journée sont comme vous allergiques aux hôtels all included (sinon ils ne seraient pas là) et les groupes ainsi constitués ne sont pas très nombreux : de 4 à 15 personnes au maximum. De plus, le trajet proposé est très difficile à faire seul en voiture en raison du manque de signalisation sur les chemins. Votre guide parlera généralement anglais, quelques mots de français… et si vous parlez vous-même espagnol il vous fournira des infos de première main sur tout ce qui attire votre regard.
Quelques exemples : une journée à Las Terrazas depuis La Havane (fraîcheur, tocororos, baignade), une demi-journée à Cayo Jutias (plage, snorkel, étoiles de mer) ou une balade dans la campagne (champs de tabac dans la brume matinale…) depuis Viñales, une visite du Jardin Botanico Soledad (sublime) depuis Cienfuegos, plusieurs explorations dans le pays de cocagne autour de Baracoa (cacao, cèdres, eaux vives et rencontres avec les descendants des indiens Taïnos), une journée dans la lagune depuis Playa Larga (oiseaux, baignade, crabe cuit sur la plage au coucher du soleil) ou encore une expédition dans l’Escambray depuis Trinidad : route de montagne, nature vierge, parfums de chlorophylle…
Je ne donne aucune info sur les stages de percussions ou salsa car de très nombreux sites ou pages FB s’en chargent déjà !
En basse saison si les agences n’organisent rien, ou si vous vous sentez l’âme vagabonde et solitaire, vous pouvez négocier la même chose ou presque avec un taxista officieux !
Votre site est un régal. .. je le picore , un peu chaque jour avant de partir . Il fait naître de belles envies. Merci !
Merci encore ! Et une fois de retour n’hésitez pas à faire part de vos découvertes et coups de cœur.
On paie à la descente, en liquide et il faut avoir l’appoint. 10 centavos
C’est plutôt 10 pesos
Exact ! Merci Robert de m’avoir signalé cette coquille. Enfin, c’est vraiment pas cher, quoi.