Matanzas – La Havane en 4 heures

J’en rêvais depuis 2010 mais ce n’était jamais le bon moment : Le train frances part de Santiago un jour sur deux, certes, mais lequel ? Il s’arrête à Santa Clara, oui, mais à 4h du mat’ et la gare a l’air complètement désaffectée… Ou bien j’ai trouvé des horaires sur internet mais pour le guichet c’est pas gagné… Enfin en décembre 2014 je me jure de sauter le pas mais l’état de la gare de La Havane m’effraie et je rebrousse chemin…

Quelques jours plus tard à Matanzas je me décide pour le « petit » train Hershey¹. Il est cité dans tous les guides, je crains un promène-couillon touristique… Mais ce jour-là le voyage n’aura rien de l’attraction pour groupes organisés, il sera beaucoup, beaucoup plus que ça !

Pour commencer le quartier de Versalles (sic) où se trouve la gare est complètement en ruines, le prix au guichet avoisine les 10 centavos, la préposée est sympa mais un grand type taciturne qui transporte un pneu de tracteur me regarde d’un mauvais œil et des affichettes annoncent que le transport d’animaux est strictement interdit…

Enfin quelques rares passagers se pointent et au son aigrelet de la cloche on est autorisé à monter dans le train. Et justement, le train : euh… CE train ? Bon ben allons-y. Après un chequeo en règle le convoi de deux wagons se met en branle à vitesse très raisonnable, tant mieux car ça tressaute dans les lignes droites et ça tangue fort dans les courbes…

Air conditionné, pour quoi faire ? Il suffit de garder les portes ouvertes pendant qu’on roule ! On s’enfonce dans la campagne, on s’arrête très souvent, les passagers transportent des ballots d’herbe ou un coq vivant…

Des vendeurs de sucre d’orge, une halte au passage à niveau pour tester un étrange refresco dans une bouteille de bière recyclée et reposer son dos de tant de cahots et on reprend le voyage. Deux heures déjà pour faire 50 kilomètres, on doit être à mi-chemin…

Pour lire la suite merci de changer de wagon :

7 réflexions sur « Matanzas – La Havane en 4 heures »

  1. Bonjour,

    Bravo pour votre blog !
    Chapeau pour le style et les articles !

    Nous partons à Cuba avec les vélos et nous aimerions savoir si le train Matanzas-La Havane fonctionne toujours (en 2017).
    Où se renseigner sur place ?

    Muchas gracias y
    Feliz año nuevo

  2. Bonjour et merci pour votre commentaire. Depuis la France je serais bien en peine de vous dire si le train fonctionne encore, d’autant que même sur place, à la gare, on peut apprendre d’un moment à l’autre la suspension du trafic pour cause de panne. Je vous souhaite de pouvoir le prendre ! Ce qui est sûr, compte tenu de ce que j’y ai vu, c’est que vous pourrez y embarquer vos vélos.
    Et à propos de vélos, vous avez peut-être repéré à La Havane la Parada del Ciclobus, Parque El Curita. Ce ciclobus prend le tunnel de La Havane et vous dépose avec votre deux-roues de l’autre côté de la baie (pour Cojimar Alamar, les playas et la Via Blanca).
    Bon voyage !

  3. Bonjour, merci pour votre blog et les belles photos.
    Pouvez-vous me dire quel est le prix en cuc que doivent payer les « touristes »? Merci d’avance
    Fred

  4. Bonsoir et merci pour votre appréciation. Lorsque j’ai pris ce train il n’y avait qu’un prix, en CUP, qui représentait moins d’1 CUC. Vu le succès de ce train, peut-être y a-t-il maintenant un prix tarif touriste mais je ne saurais vous le dire.
    Bon alors si vous prenez le train n’hésitez pas à partager votre témoignage sur ce blog !
    Bon voyage !

  5. Bonjour,
    Eh bien moi, je n’ai pas eu le loisir de rouler en train à Cuba, le mois écoulé (avril 2018), mais j’ai pu faire beaucoup de photos en toute liberté et même avec souvent l’assistance sympathique des cheminots qui prenaient plaisir à se faire photographier. En France, c’est de plus en plus rare.
    J’ai aussi été très touché par les gamins de Camagüey qui ont partagé avec moi des bâtonnets de canne à sucre directement issus du trains de 20 gros wagons à bogies qui a stationné là 1/4 d’heure. Ils ne se servaient pas eux mêmes, n’ont pas été se balader sur le balast : c’est un chemineau qui contrôlait la manœuvre qui a été attraper la denrée et la leur a apportée.
    Bayamo, Camagüey et Trinidad sont des centres ferroviaires actifs. La rubrique « anulado » est bien mentionnée quelques fois sur les panneaux indicateurs manuscrits ; les alignements de rails ne sont pas toujours parfaits, c’est sûr. Mais il ne doit pas y avoir beaucoup de pays du tiers monde avec un tel niveau de trafic et de compétence professionnelle : champions du système D pour rouler  » en sécurité  » avec des bouts de ficelles… et le sourire !
    Le musée des chemins de fer, en cours de réalisation à Camaguey sera surement très intéressant, mais il va surement falloir attendre un moment son inauguration…

  6. Rectificatif, après avoir relu mon propos : je voulais citer Santa Clara, et non Trinidad, en terme de centre ferroviaire au trafic intense.

  7. Merci pour vos commentaires. Il va falloir que je repasse par Camagüey !
    Par contre, en pensant aux cubains qui ont bien besoin de moyens de transport fiables, on ne peut que leur souhaiter que le système D ne dure pas encore 60 ans…

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