Qu’on les nomme hueco (trou) ou bache (ornière, fossé…) ces énormes et innombrables nids-de-poule a lo cubano font partie du paysage urbain et champêtre, depuis longtemps et, semble-t-il, sans espoir d’amélioration dans l’immédiat.
Fruits d’années d’inertie, de manque de moyens, de désorganisation des services et de climat tropical, ils menacent non seulement les amortisseurs de votre voiture mais aussi votre intégrité physique, car on en trouve autant sur les trottoirs que sur les chaussées.
Hasardons une typologie :
- Hueco dû à la détérioration ou à l’absence d’une bouche d’égout
- Hueco dû à l’effondrement de la chaussée après averse tropicale
- Bache permanent suite à averses tropicales répétées
- Bache dû à travaux en cours non signalés
- Hueco énorme dû à la mort d’un arbre d’alignement non remplacé
- Hueco rebouché par les habitants avec n’importe quoi
- Hueco décoré par les habitants selon leur goût
- Bache formé, à la longue, par plusieurs huecos contigus
- Etc. etc.
Les cubain-es ont appris à faire avec et la culture populaire regorge de chansons, émission de télé et articles qui abordent le sujet, souvent sur un ton humoristique. On rit moins quand on se tord la cheville ou qu’on sacrifie un pneu. Sans compter les accidents mortels…
El huequito es un poema
que refleja luna llena
cuando se llena de lluvia…Le trou est poésie / qui la lune réfléchit / quand la pluie le remplit…
Buena Fe, El duende del Bache (2007)
Moralité : Quand le guide montre la lune, le visiteur regarde à ses pieds. Bonne promenade !
Lire le texte mi hilarant mi dramatique : Actor cubano Luis Alberto García relata que sufrió un accidente en Cuba y culpa al mal estado de las calles publié sur CubaenMiami.
Photo à la Une : Hueco en la calle Zanja (un trou dans la chaussée de la calle Zanja), barrio chino, La Havane, décembre 2017