Les modes vestimentaires et capillaires se propagent à la vitesse de l’éclair à Cuba. Il faut les saisir au vol sans tarder, sous peine d’avoir une guagua de retard. Petit tour d’horizon de l’été 2018, au gré des rues de La Havane :
Irrésistible à tout âge
Si les enfants sont de plus en plus touchés par la coquetterie, les aînés (du moins ceux qui en ont les moyens) ne sont pas en reste : longtemps relégués aux polos rayés, ils arborent désormais des T-shirts aguichants ou affichent leur amour des couturiers français.
Souvent Chanel ou, plus original, Gaultier ! Et n’allez pas croire que le moulant soit interdit de sortie à partir d’un certain âge…
De la marque !
Le T-shirt Supreme¹ fait un tabac à La Havane : une véritable épidémie ! Comment la marque new-yorkaise est-elle arrivée en force à Cuba ? Mystère. Bien que plusieurs reggaetoneros se disputent le rôle de découvreur…
Les imprimés « camouflage » qui étaient omniprésents la saison dernière sont totalement dégommés par la marque au logo rouge. Il faut dire qu’ils ont un peu pâli… Si vous voulez encore en voir, allez plutôt dans les petites villes du centre de l’île, où Supreme n’a pas encore percé.
Et notez que l’imprimé Union Jack fait de la résistance, plus encore que le Stars & Stripes. Est-ce un signe ?
La vague blonde
Présente discrètement depuis toujours, la teinture blonde pour hommes s’est installée dans la rue, comme chez elle. En plateau, en tiburón, en banane gominée ou en mèches raides, elle se décline en 3 nuances : californien, cendré ou vénitien. Quelles que soient la couleur et la texture de départ !
Chez les jeunes femmes, une variante rousse fait fureur, surtout dans le quartier des théâtres et du côté des Écoles d’Art.
Détails et accessoires
Les Cubaines sont devenues expertes dans l’art de s’habiller avec très peu de tissu. Déjà, à l’école et au travail, on leur impose la minijupe ras-la-touffe en guise d’uniforme. Mais le dimanche… leurs brassières et mini shorts apparaissent sans complexes sous un rideau de franges, un voile de résille ou une pluie de strass.
Moi qui flippe dès que je prends 200 g, ce phénomène d’exposition du corps, apparemment bien vécu, me laisse baba. Quant aux chaussures… pénurie oblige, tout est faux, tout est en plastique. Ce qui n’empêche pas la fantaisie !
Hors concours
On croise tout de même de jeunes personnes qui ne sont pas sanglées dans du lycra. Moins streetwear, voire un brin rétro, elles portent des jupes fleuries, des robes bouffantes, des shorts drapés ou des blouses flottantes. C’est une tendance minoritaire au point de devenir un signe de distinction.
Je ne suis pas loin de penser que c’est, effectivement, le signe d’appartenance à une certaine classe sociale. Ou tout au moins, d’accès à un vestiaire venu de l’extérieur. Ce qui revient au même.
Tout est dans la coupe
Mon coup de cœur va à ce jeune homme – pas spécialement ravi de poser – pour son style impeccable : sobre des orteils à l’encolure pour mettre en valeur une coupe virtuose, excessive et audacieuse. Chapeau ! Et à l’année prochaine, pour suivre l’évolution de la tendance.
¹ Née à Manhattan en1994, la marque a longtemps été le signe de reconnaissance des skaters et street artistes new-yorkais. En France, pour acheter un T-shirt, il faut faire la queue des heures devant l’unique boutique… ou tenter le marché parallèle en ligne !
Photo à la Une : T-shirt mode, coiffure mode, sourire, biscotos : un concentré de mode « a lo cubano » 2018.