À Cuba on l’appelle aussi la red de los desconectados et cette appli semble créée pour les internautes cubains. Cependant les enseignants la détestent. Je m’explique :
Le verbe googler, en espagnol googlear, est passé dans le vocabulaire courant ? Et bien voici « zapear », qui se réfère au partage de fichiers grâce à l’application Zapya. Et attention, partage de fichiers SANS connexion internet¹ !
Dans un pays où les foyers connectés sont l’exception, où les zones wifi publiques sont rares et surtout chères (en plus d’être à la merci des intempéries), ce service est tellement providentiel que ça valait bien l’entrée d’un nouveau mot au vocabulaire de la rue !
Les ados cubains l’ont tous téléchargée pour échanger à tire-larigot toutes sortes de fichiers (photos, vidéos, applis…) en un rien de temps. Un nouveau geste quotidien : après le portable tenu à bout de bras pour les videollamadas, on voit maintenant deux personnes pointant leurs téléphones l’une vers l’autre, façon duel au soleil, pour transférer leurs contenus. Facile !
D’ailleurs le blog du fabricant annonce fièrement 300 millions d’utilisateurs dans le monde, surtout en Chine. Tiens tiens… Une connexion sans connexion restant la plus sûre des connexions, pourquoi s’en priver ?
Mais à Cuba ceux qui craquent, ce sont les enseignants de primaire qui ne savent plus comment lutter contre le phénomène… Car si la très populaire Imo ne pouvait pénétrer l’enceinte des écoles faute de wifi, avec Zapya l’économie de l’attention a basculé dans une autre dimension !
Pour un panorama des connexions possibles à Cuba (difficile à actualiser tant la situation évolue vite) voyez aussi les articles Le bonheur c’est simple comme un coup de fil, Wifi à la fraîche et la page connexions.
¹ 1 vous créez votre réseau de personnes interconnectées, 2 vous envoyez n’importe quel fichier en QR code, 3 votre destinataire le décompresse. Il va sans dire que l’appli a accès à TOUTES vos données…
Cet article doit beaucoup à Zapya, la red de los desconectados de Zunilda Mata dans 14yMedio. Gracias !
Image à la Une : internet café improvisé sur la Rampa, octobre 2015.