Le 41e Festival Internacional del Nuevo Ciné Latinoamericano est annoncé ! Avec un titre qui met le regard à l’honneur : Ojos que ven. Voyons-voir les promesses de cette édition :
Programme est très copieux, comme d’habitude : Les 21 films en compétition pour le long métrage de fiction ne sont que la partie émergée de l’iceberg de la cinéphilie cubaine.
Il faut y ajouter les courts métrages (19), les documentaires (21 longs et 10 courts) et les films d’animation (23). Encore faim pour une petite séance ? 10 films concourent dans la catégorie « première œuvre » et 5 sont présentés hors concours.
Galas
Tentez votre chance pour les nuits de gala : Vous pourrez y côtoyer Ken Loach ou les frères Dardenne, ou découvrir Wasp Network (La red Avispa en V.O. ou Cuban Network en V.F., allez comprendre) de notre Olivier Assayas national : l’histoire vraie des « 5 heroes » cubains emprisonnés aux États-Unis, dont tout le monde reconnaît aujourd’hui qu’ils étaient bien des espions.
Comme le temps passe ! Il y a moins de 10 ans, le peuple cubain manifestait pour réclamer leur retour au pays. Qui aurait cru qu’ils auraient les traits de ce casting ***** avec Penelope Cruz, Edgar Ramirez, Gael Garcia Bernal, Ana de Armas… Plus romanesque tu meurs.
Autres galas pour Diego Maradona du britannique Asif Kapadia et Chicuarotes du mexicain préféré des français-es, Gael García Bernal (présent au moins 3 fois lors de cette édition).
Génération(s)
Ces films sortiront prochainement en France, on en parlera en temps voulu. Pour l’heure je m’intéresse à un court métrage qui n’aura sans doute pas la même couverture médiatique : Generación, de Carlos Lechuga, tourné avec l’ex Carpintero Marcos A. Castillo et une bande d’artistes, architectes, curateurs, auteur-es et intellectuel-les de la scène actuelle cubaine. Ils y interprètent… les mêmes, mais en 1970. Mélancolie de l’éternel retour. À voir le 12 à 12h30 au Ciné La Rampa.
Intéressant : le précédent film de Carlos Lechuga, Santa y Andres, avait été écarté du festival 2017, pour cause d’inconfort idéologique des censeurs. Revoilà donc le réalisateur dans la course, de même que Yimit Ramírez avec Fin, alors que son Quiero hacer una película avait fortement déplu à la pyramide du pouvoir cinématographique.
Pourtant, il n’avait pas coûté un CUC à l’ICAIC, puisqu’il était produit grâce à une campagne de financement participatif… La liberté de ton des artistes gagnerait-elle de petits points, malgré les décrets en tous genres qui l’encadrent et l’entravent ?
Le Brésil et les autres
Autre fait marquant de cette édition : l’omniprésence du Brésil, au moment où ce pays bascule dans l’horreur idéologique du nouveau pouvoir. À La Havane, les cinéastes brésilien-nes font de la résistance avec 3 longs métrages en compétition, 3 courts métrages, 6 documentaires, 7 films d’animation…
Sans compter les films présentés dans les sections parallèles : Panorama Latinoamericano, A sala llena, La hora del corto, En sociedad, Mujeres ante la cámara, Pueblos y culturas originarios, Los colores de la diversidad, Cultura, Cinemateca latinoamericana…
Tout un programme qui vient contredire l’éloignement politique et le désamour économique entre les deux pays.
Mode d’emploi
Festivaliers, festivalières : Vous ne pourrez pas tout voir mais sachez que les pasaportes sont en vente dans les cinés de la capitale. Bien utiles car cette manifestation est connue pour ses files d’attente interminables… Si vous pouvez vous en procurer un, tant mieux. Sinon partez le nez au vent le long de la Rampa… et bonne séance !
Sources : Guía Garbos del Festival de Cine de La Habana sur le site Garbos.
Pour la sélection officielle de la 41e édition, voyez le site du festival.
Demandez le programme : Il est mis à jour quotidiennement et disponible via ce lien.
Pour en savoir plus sur les cinémas de La Havane, consultez la page Cinéma au rayon Culture !
Voyez aussi Títulos que no te puedes perder en el Festival 41 del Nuevo Cine Latinoamericano : les conseils avisés de Carlos Lechuga dans le très select Vistar Magazine !
Photo à la Une : Generación de Carlos Lechuga et Marco Castillo, photo de tournage, courtesy Carlos Lechuga.