Por un cine imposible (1959-1972)

Bonne idée ce cycle de documentaires cubains au museo Reina Sofía, en parallèle avec l’exposition Wifredo Lam !

La période 1959-1972 est choisie à dessein : avec l’arrivée du nouveau régime, le cinéma documentaire s’attache à repenser la fonction publique de l’image et à montrer une nouvelle réalité. C’est un manifeste visuel qui se projette en direct. Julio García Espinosa¹, figure centrale de ce mouvement, publie d’ailleurs un texte devenu référence : Por un cine imperfecto. Urgence (accentuée par le  montage) et petits budgets sont préférables aux grosses productions qui intimident le public.

Étrangement, les films de ces années-là sont quand même tournés en 35mm… qui n’est pas le format idéal pour coller à la frénésie du moment. Parmi les cinéastes de ce mouvement on trouve Santiago Álvarez qui officie au Noticiero semanal de l’ICAIC, Sara Gómez, le tout jeune Tomás Gutiérrez Alea et bien d’autres…

LBJ (pour Lyndon Baines Johnson), documentaire de Santiago ALvarez (1968). Avec la voix de Martin Luther King et les musiques de Miriam Makeba, Carl Orff, Nina Simone, Pablo Milanés et Leo Brouwer, excusez du peu.
LBJ (pour Lyndon Baines Johnson), documentaire de Santiago ALvarez (1968). Avec la voix de Martin Luther King et les musiques de Miriam Makeba, Carl Orff, Nina Simone, Pablo Milanés et Leo Brouwer, excusez du peu.

Le programme du Reina Sofia présente leurs films récemment transférés en numérique et ceux des cinéastes du monde entier qui étaient venus s’intéresser de près au mouvement : Joris Ivens, Chris Marker, Agnès Varda

Projections gratuites les jeudi, vendredi et samedi à 19h ! Certes, si le sujet vous passionne, vous avez déjà vu certains de ces films sur internet². Mais au musée la qualité sera au rendez-vous… Quant à la raison pour laquelle ce cycle est intitulé « Por un ciné imposible » et non pas « por un ciné imperfecto »… j’ai ma petite idée. À vous de vous faire la vôtre !


¹ Julio García Espinosa est décédé en 2016, le programme lui est dédié.

² mais pas tous ! Si vous voulez voir les premiers films de Gutiérrez Alea par exemple, c’est le moment ou jamais. Au programme également : les films de Sara Gómez, Cuba, pueblo armado de Joris Ivens, Por primera vez (1967) ou Acerca de un personaje que unos llaman San Lázaro y otros llaman Babalú (1968) de Octavio Cortázar, Café Arábiga de Nicolás Guillén Landrián ou encore La primera carga al machete, de Manuel Octavio Gómez…

Source : Actividad – Por un cine imposible. Documental y vanguardia en Cuba (1959-1972) sur le site du Museo Reina Sofía.

Image à la Une : Iré a Santiago de Cuba de Sara Gómez (1964).

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