À voir à Paris : Le Centre Pompidou vient d’acquérir toutes les photos d’Agnès Varda prises à Cuba en 1963 et avec lesquelles elle a construit le film naïf (avec le recul) et beau (éternellement) Salut les Cubains !
Presque entièrement monté à partir d’images fixes, ce documentaire en N&B sur la vie quotidienne et les réussites de la Révolution assène des commentaires tels que « Depuis la Révolution, tous les cubains sont barbus« . Mais portés par la voix de Michel Piccoli et de la réalisatrice elle-même, ça a un charme rétro indéniable.
Le regard d’Agnès Varda sur les passants et passantes rencontré-es est extraordinaire : Elle saisit des citadins, des paysans, Ricardo Porro dans le chantier de l’école nationale de danse : (« Il construit des écoles d’Art, très grandes et très raffinées… »), des éclats de vie et de lumière toujours brillants 50 ans après.
Et elle invente au passage la vidéo danse en stop motion en faisant danser devant son appareil Benny Moré, Sara Gómez¹ et les techniciens de l’ICAIC…
C’était l’époque où les artistes et intellectuels français affluaient à La Havane et y allaient de leur couplet sur les beautés de la collectivisation…
Intéressant de revoir ces images et ce film aujourd’hui, quand tant de stars se battent pour poser sur le Malecon, offrir un musée à La Havane ou jouer à La Fabrica !
Expo en entrée libre au Centre Pompidou Paris du 11 novembre 2015 au 1er février 2016.
Merci Madame Varda !
Voir tous les articles avec le mot clé cinéma.
¹ L’ai-je précisé ? Sara Gómez, alors Espoir du cinéma cubain, était son assistante sur ce projet !
Image à la Une : photogramme tiré de Salut les Cubains, Agnès Varda, 1963. Droits réservés.
