Ruido salvaje, expression extraite d’un poème¹ de Victor Hugo, est mystérieusement le titre choisi pour cet événement : le plus grand échange artistique entre les États-Unis et Cuba depuis plus de 50 ans.
Près de 100 œuvres de la collection du Musée du Bronx sont à La Havane depuis le début de la Biennale et jusqu’au 16 août !
Et en bonne place car flottant sur la façade du musée : American Flag de David Hammons, une icône de la citoyenneté afroaméricaine et… une sacrée provocation de ce côté-ci du Détroit de Floride.
Ce n’est que le début de la collaboration entre les deux institutions puisqu’en mars 2016 le Musée du Bronx accueillera une centaine d’œuvres choisies dans la collection Cubaine.
Et en attendant le match retour : ateliers éducatifs pour les jeunes, conférences (féminisme dans l’art nord américain, Fluxus, films de danse, graffiti…) et résidences croisées permettront de garder vivant le lien entre deux cités qui ont déjà beaucoup en commun…
Humberto Díaz ira dans le Bronx pour dialoguer avec la communauté et produire des œuvres in situ et Mary Mattingly se trouve déjà à Cuba avec un projet sur l’environnement.
Pour la petite histoire, le projet était déjà en route avant le 17 décembre 2014, puisque ce jour-là Holly Block (du Musée du Bronx) était à La Havane pour préparer l’expo. D’après les articles cités ci-dessous, elle en garde un très bon souvenir ! Après plusieurs tentatives infructueuses, l’échange a enfin pu voir le jour !
Ruido Salvaje : curatrices Corina Matamoros côté cubain et Holly Block côté USA. Du 21 mai au 16 août au Museo Nacional de Bellas Artes, edificio Arte Universal, La Havane.
Voir aussi la page Arts visuels.
D’après les articles : Museo de Artes del Bronx llega con Ruido salvaje de Marta Sánchez dans OnCuba,
El arte del Bronx llega al Museo Nacional de Bellas Artes de AIN dans Periodico Granma,
et Vistas Previas de la Bienal : Wild Noise en el Museo de Bellas Artes de Holly Block, directrice du Musée du Bronx dans Cuban Art News.¹Victor Hugo, Les Quatre Vents de l’esprit, 1908« Ma vie entre déjà dans l’ombre de la mort,
Et je commence à voir le grand côté des choses.
L’homme juste est plus beau, terrassé par le sort ;
Et les soleils couchants sont des apothéoses.Brutus vaincu n’a rien dont s’étonne Caton ;
Morus voit Thraséas et se laisse proscrire ;
Socrate, qu’Anitus fait boire au Phlégéthon,
Mourant, n’empêche pas Jésus-Christ de sourire.Le monde passe, ingrat, vain, stupide et moqueur.
Le blâme intérieur, Dieu juste, est le seul blâme.
Les caresses que fait la conscience au cœur
Font saigner notre chair et rayonner notre âme.Apaisé, je médite au bord du gouffre amer ;
J’aime ce bruit sauvage où l’infini commence ;
La nuit, j’entends les flots, les vents, les cieux, la mer ;
Je songe, évanoui dans cette plainte immense. (…) »Photo à la Une : Coreen Simpson, Flavor Flav’s Teeth, 1988 photo © The Bronx Museum of the Arts