Plus de 150 films en exclusivité, 20 pays invités, c’est le nouveau festival Ciné de Verano qui animera la calle 23 de la capitale et de nombreuses salles obscures dans tout Cuba jusqu’au 31 août.
Pour les visiteurs, une bonne occasion d’aller se mettre au frais après une journée passée à arpenter les rues en feu. Pour l’ICAIC et la Cinemateca, organisateurs de l’événement, l’idée est sans doute de reconquérir un public historiquement fervent, mais qui ces derniers temps a délaissé le grand écran… pour se concentrer sur les nouvelles possibilités de connexion et les programmes à consommer à la maison portés par El Paquete Semanal…
L’affiche du festival vise donc tous les cinéphiles, du plus pointu au plus familial. Voyez plutôt :
Parmi les cycles proposés : Cine erótico, entre la pasión y la venganza (la fin d’un tabou ?), A solas con Johnny Depp (Johnny intime), Genios de la pluma y el escándalo (oui car des scandales littéraires il y en a eu quelques-uns…), Versiones de Frankestein, Andy Warhol à nu, Charles Buchinski, plus connu sous le nom de Charles Bronson…
Mais aussi au chapitre « si vous avez raté le début » : Succès du Festival Internacional del Nuevo Cine Latinoamericano et Ciné cubain, des films peu vus aux grands succès. Pour revoir Fresa y Chocolate bien sûr et le récent Conducta, sorti en France sous le titre Chala, une enfance cubaine.
Également une semaine du cinéma argentin au Ciné La Rampa et un festival dans le festival, celui du cinéma d’animation à voir en famille, les samedi et dimanche après-midi.
Le Ciné Chaplin propose un cycle d’inédits exhumés pour une seule projection (cohue à prévoir) et la Cinemateca s’amuse avec « Le public choisit son film des années 70 » et un cycle « grands maîtres du cinéma d’horreur ». Plus surprenant : un hommage à notre Pierre Richard national, lequel en plus d’avoir une chaussure noire est un grand « ami » de Cuba.
En cerise sur le gâteau, le premier long métrage États-Uniens entièrement tourné à Cuba depuis très très longtemps : Papá, un biopic sur les années cubaines d’Ernest Hemingway.
Tout ça se passe dans les cinés du Proyecto 23 (Rampa, Yara, Riviera, Chaplin, 23 y 12 et Multiciné Infanta) et dans les grandes villes de l’Île dans les salles et aux horaires habituels.
Un passeport pour 10 projections est à la disposition du public au prix invraisemblable de 15 pesos (en monnaie nationale, soit moins d’1 euro). Mais si j’en crois quelques témoignages et ma propre expérience, l’accès aux informations et les possibilités de réservation étant limitées, mieux vaut se fier à son instinct et se mêler aux foules qui font le pied de grue devant les salles. Qui, si elles ne sont pas toujours rafraîchies par l’air conditionné, offrent en revanche une ambiance formidable bien différente de celle que nous connaissons en France.
Bon festival !
Source : Emisora Habana Radio » Festival de Cine de Verano