Habanarte : Troisième édition de la grande fête de la culture cubaine, ou comment Cuba se tend un miroir à lui-même pour y voir son meilleur profil : celui de la création.
Du 8 au 18 septembre, le programme vise à la fois les Cubains et les touristes : toutes les compagnies reprennent leurs succès de l’année et tous les lieux sont mis à contribution. Quant à la possibilité de s’y retrouver, c’est « a lo cubano »… Bon, on peut toujours se rendre à la Casa del Alba Cultural ou à la Casona de Línea pour acheter un pasaporte et dénicher un programme, ou faire appel comme toujours à Ke Hay Pa’Hoy ou La Papeleta pour les infos et… à la chance pour les billets.
La nouveauté pour les pros c’est Primera Linea, le fórum internacional de música organisé par Womex, le spécialiste de l’industrie musicale.
Pour vous, culture vultures et simple visiteurs, le choix est vaste. En voici un petit aperçu : le Ballet Nacional se produit au Gran Teatro de La Habana, DanzAbierta donne une création de Susana Pous au Mella (selon le site du festival, mais au Gran Teatro d’après La Papeleta). D’autres compagnies de danse se produisent au Centro Cultural Bertolt Brecht, à deux pas. Côté théâtre, El Público de Carlos Diaz et Argos Teatro de Carlos Celdran reprennent leurs succès récents : Harry Potter, se acabó la magia et Diez Millones…
Le Consejo Nacional de Patrimonio Cultural propose des promenades qui vous emmèneront jusqu’au Museo de los Artistas de Guanabacoa. Dans ce faubourg, de l’autre côté de la baie, sont nés Ignacio Jacinto Villa Fernández alias Bola de Nieve, Ernesto Lecuona et Rita Montaner. On y respire la musique à tous les coins de rue !
Musique, justement : Adalberto Álvarez y su Son, NG La Banda, El Niño y la Verdad, la Orquesta Sinfónica Nacional, Ruy López Nussa, Tony Ávila, Ernesto Blanco, Interactivo… des valeurs sûres de la música bailable et du jazz complètent le tableau.
Et bien sûr, Habanarte ne serait pas Habanarte sans les galeries, musées et cinémas. Seul hic, à ce jour le programme est introuvable… mais il finira bien par sortir !
Photo à la Une : Harry Potter – Se acabo la magia – Teatro El Publico, m.e.s. Carlos Diaz avec les étudiants de l’ISA. Photo Omairy Lorenzo dans El Toque, droits réservés.
Vous avez raison : son meilleur profil, celui de la création. Comment expliquer ce paradoxe ? Encore merci pour votre regard sur Cuba.
A mon avis, l’explication au paradoxe est à rechercher à la fois en remontant loin dans l’histoire de ce pays qui « siempre ha sido un territorio más grande que su geografía » (ce n’est pas moi qui le dis mais Leonardo Padura dans une ITW récente à BBCMundo), et plus généralement dans les relations complexes entre création artistique et pouvoir qui ont besoin l’un de l’autre pour prospérer…
J’espère avoir le temps un jour d’approfondir la question.
Tout à fait d’accord, d’ailleurs j’ai lu aujourd’hui-même cette citation de Padura ! comme d’habitude si… perspicace… je ne trouve plus le terme en espagnol cubain.
Et ces relations paradoxales pouvoir/création m’intéressent aussi au plus haut point. De si nombreuses pépites à découvrir à Cuba, bien enfouies sous la misère, la déprime et le conformisme, vraiment, quel pays étonnant !
Bonne soirée.