Vous prévoyez de vous balader dans l’Oriente Cubain en ce début d’été ? Vous aurez donc le choix entre le Festival del Caribe à Santiago ou une plongée cinématographique dans la petite ville côtière de Gibara. Car en raison des élections d’avril dernier, le Festival International de Ciné de Gibara (FIC pour les intimes) se tient cette année pendant la première semaine de juillet.
Jorge Perugorría, son président, confirme la tendance amorcée l’an dernier : une ouverture à toutes les esthétiques cinématographiques et l’accent mis sur la convivialité avec expos, concerts et fêtes à qui mieux-mieux.
Rappelons qu’au départ, sous la direction d’Humberto Solas, ce festival se concentrait sur les cinématographies du tiers-monde et s’appelait Festival del Ciné Pobre. Mais ainsi va la vie à Cuba : mondialisation oblige, les alliances se font non seulement avec les « pays frères » mais aussi avec les grandes puissances culturelles.
45 films
Parmi la sélection de longs métrages, on note 2 films cubains : Sergio y Serguei et La Hoja de la Caleta (2017) de Mirta Cristina González Perera et Jorge Campanería. Déjà présentés au Festival de La Havane en décembre, ils côtoient à Gibara des films colombiens, espagnols, sud africains et… Paso a Paso (Patients en VO) de notre Grand Corps Malade national.
Sans doute faut-il aller voir du côté de la sélection Ciné en construcción pour se faire une idée du futur du 7e art dans l’Île : On y présente des scenarii et des films en post-production, dont les équipes recherchent – bien sûr – des soutiens pour aller jusqu’au bout de l’aventure. Et on y retrouve Quiero hacer una pelicula, dont je vous parlais (c’est fou ce que je parle de films que je n’ai pas vus) dans l’article Crise de génération dans le cinéma cubain.
La minute féministe
Pas gêné par la tendance actuelle « égalité H/F » dans le petit monde du cinéma, le comité organisateur a choisi pour les différents jurys (Ficción, Documental-Animación-Videoarte, Cine en Construcción et Prensa) un total de 17 messieurs pour seulement 3 dames. C’est à se demander si les écoles de cinéma sont mixtes. Si ? Ah bon…
L’autre piste, c’est celle des cubains de l’extérieur, avec notamment La Fiancée, un court-métrage québécois qui traite du destin d’une cubaine (parmi tant d’autres) qui part se marier très loin de son île.
Mais ce qui va intéresser les visiteurs c’est aussi l’aspect festif de cet événement qui prend d’assaut la bourgade au bout de la route, là-bas dans l’Oriente : Une pluie de concerts (Silvio Rodríguez, Fito Páez, Alain Pérez, Kelvis Ochoa, Cimafunk, Raúl Paz et Haydée Milanés) et des expos à tous les coins de rue … Vous n’allez pas vous ennuyer.

D’autant que tous les DJ cubains disponibles ont été réquisitionnés pour animer les afters, où vous croiserez Benicio del Toro, grand ami et soutien de cet événement !
Source : ficgibara.com
Photo à la Une : Tournage de La Fiancée, court métrage de Giovanni Princigalli (Montréal 2018) avec Lesly Velasquez et Antonina Marra. Photo Visa Niemalainen, droits réservés. Présenté au festival FIC Gibara 2018.