Des nouvelles de la danse contemporaine cubaine

Welcome : c’est la nouvelle création de DanzAbierta, en ouverture du festival Habanarte. Une chorégraphie de Susana Pous qui s’est assuré le concours de Mabel Poblet pour la scénographie et Aldo López Gavilán pour la musique. Deux artistes de la génération sans frontières, appréciés bien au-delà des rivages de l’Île qui les a vus naître.

Danse, musique et arts plastiques œuvrant de concert ? C’est peut-être le signe que la création s’affranchit du carcan des disciplines et que le mouvement s’accélère. Il y a des précédents fameux dans l’histoire de la danse contemporaine, aux États-Unis comme en Europe !

Autres ensembles porteurs de renouveau : Malpaso, dirigée par Osnel Delgado, est soutenue par la Ludwig Foundation (mais pas par le gouvernement cubain). Cette petite compagnie part plus facilement en tournée à l’Étranger que l’énorme et historique  Danza Contemporanea de Cuba… dont elle est issue ! Los Hijos del Director, compagnie fondée par George Céspedes, survit difficilement dans les mêmes conditions. L’un comme l’autre ont été formés à l’ISA et appellent de leurs vœux la création d’espaces de recherche.

Une classe de danse contemporaine dans la mythique école de danse de l'ISA, octobre 2015.
Une classe de danse contemporaine dans la mythique école de danse de l’ISA, octobre 2015.

Certes des échanges ont lieu entre danseurs cubains et États-Uniens ou européens, souvent à l’initiative de fondations ou de services culturels des ambassades. Mais 50 ans d’isolation ne s’effacent pas d’un coup de pied et le modèle économique de ces compagnies ne laisse que peu de place à l’expérimentation…

À défaut de voir leurs spectacles en Europe, jetez un œil à Cuban Dance, modern again, un reportage photo de Lisette Poole paru dans le NY Times en mai dernier, au moment où le Joyce Theater accueillait tout un éventail de la nouvelle danse cubaine.

Avec la fluidité retrouvée dans les relations entre l’Île et le reste du monde, la danse contemporaine – à l’image de la société cubaine – se trouverait donc à la croisée des chemins : entre porosité à d’autres esthétiques et résistance à l’afflux touristique qui pourrait bien façonner une danse « for export », flattant l’œil du visiteur à la recherche de stéréotypes aussi rutilants que le ballet de vieilles Chevrolet dans les rues de La Havane.


Welcome revela una isla sin límites y las almas que la ocupan. La vida y sus circunstancias. El abrazo, la bienvenida y la partida. El espacio que, como anfitrión se abre y convida (…) » Susana Pous dans On Cuba Magazine.


Mais revenons à la chorégraphie de Susana Pous : Welcome « révèle une île sans limites, (…) l’étreinte, l’accueil et le départ, l’espace qui s’ouvre et invite… »

DanzAbierta dans Welcome, création 2016 de Susana Pous. Scénographie Mabel Poblet. Photo Gabriel Guerra Bianchini, droits réservés.
DanzAbierta dans Welcome, création 2016 de Susana Pous. Scénographie Mabel Poblet. Photo Gabriel Guerra Bianchini, droits réservés.

C’est tout l’avenir qu’on leur souhaite !


Voir aussi la page Danse pour un large éventail des compagnies de danse et quelques extraits vidéo.

Photo à la Une : Maylin Castillo, Diana Columbié, Lisset Galego, Elizabeth Mendoza, Abel Rojo, Gabriel Méndez, Marcel Méndez dans Welcome.
Cie DanzAbierta, chorégraphie Susana Pous, 2016.
Musique Aldo López Gavilán.
Scénographie Mabel Poblet.
Photo Ismario Rodriguez Perez parue dans On-Cuba, droits réservés.


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