Marina Apollonio, Spazio ad Attivazione cinetica (1966) droits réservés

The Illusive Eye : un certain regard au Museo del Barrio

Op Art, art cinétique, abstraction géométrique sont à redécouvrir au Museo del Barrio de New York. Sous le titre The Illusive Eye, l’expo revient sur la page la plus flashy de l’histoire de l’Art au XXe siècle, avec un focus sur les artistes d’Amérique Latine. Et c’est une démarche revendicative !

Brève explication : en 1965 le MOMA proposait The Responsive Eye, une manifestation qui deviendra légendaire. Vasarely, Bridget Riley et Franck Stella étaient exposés et ce fut le début de la reconnaissance de l’Op Art et de l’abstraction géométrique. Mais point de latino américains dans le panel… alors que le mouvement faisait fureur à Rio, Mexico ou La Havane.

Le directeur du Museo del Barrio postule dans un éditorial énervé que cette disparition des latinos relève sans doute de l’illusion d’optique intrinsèque à l’Op Art… et rétablit l’équilibre en programmant The Illusive Eye dans les belles salles de l’Upper East Side.

Carmen Herrera, untitled (1966) droits réservés
Carmen Herrera, untitled (1966) droits réservés

Et Cuba qu’a-t-il à voir là dedans ? C’est que l’Île a fourni nombre d’artistes à ce mouvement (voir l’article Concrete Cuba) mais d’une génération qui s’est éparpillée dans les années 60. On peut enfin les voir aujourd’hui exposés avec leurs pairs (Josef Albers, Julio Le Parc…) et ça réjouit les yeux.

Quant à Carmen Herrera c’est un cas à part, au double sens du terme : restée dans l’ombre pendant tout ce temps, son œuvre est enfin reconnue alors qu’elle a allègrement dépassé les 100 ans. Le fait qu’elle soit une femme n’a bien sûr rien à voir. Rien à voir ? Encore une illusion d’optique !

L’expo fait un tabac auprès des jeunes générations, l’une des explications étant sans doute sa résonance évidente avec l’ère numérique ! Œuvres de Julio Le Parc (Argentine), Lygia Clark et Hélio Oiticica (Brésil) et nos Cubains Ernesto Briel, Sandú Darié, Zilia Sánchez, Loló Soldevilla et Carmen Herrera, parmi bien d’autres. The Illusive Eye se visite jusqu’au 21 mai.

Bonne visite !


Image à la Une : Marina Apollonio, Spazio ad attivazione cinetica (1966), droits-réservés.

Voir la présentation complète : The Illusive Eye | El Museo del Barrio

Enregistrer

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *