Les murs ont la parole # 2 : Yulier P. et les autres

Mise à jour août 2017 : Cet article a été écrit fin juillet. Depuis, on a appris que Yulier était sommé par les autorités d’effacer tous ses travaux sous peine de poursuites. Je vous tiendrai au courant sur la page FB de serendipia-cc. Que cela ne vous empêche pas de lire ce qui suit :

Toute promenade dans La Havane est désormais ponctuée des interventions de Yulier P ou 2+2=5, et bien sûr de quelques autres dont la signature m’est moins familière.

On commence sur le Prado, où à quelques mètres du chantier de l’hôtel français qui va clôturer la vue (voire la boucher), les visages inquiets de Yulier P. interagissent sans relâche avec les passants.

Un peu plus loin la calle San Lazaro vit le grand renouvellement de sa chaussée, à coups d’asphalte chaud déversé dans une atmosphère déjà brûlante. Les rues adjacentes sont barrées, mais pas aux graffiti. Sous les arches d’accès à l’hôpital, Yulier P. et 2+2=5, qui semblent fonctionner souvent en duo, ont trouvé une ombre propice pour quelques grands formats.

Un graffiti de Yulier P. parti d’un dessin déjà présent sur le mur, calle San Lazaro 2017
Un graffiti d’un inconnu (quoique les yeux me rappellent fortement 2+2=5) calle San Lazaro 2017
Un graffiti de Yulier P. à l’approche de l’hôpital, calle San Lazaro 2017
Un graffiti de 2+2=5 à l’approche de l’hôpital, calle San Lazaro 2017

La calle Neptuno descend de l’ Université au Barrio Chino. Dans cette rue où presque toutes les maisons sont en travaux – ou devraient l’être – les deux acolytes exploitent les murs pelés, les moulures et les restants de badigeon pour poser leur marque.

Calle Neptuno, une dame au cœur brisé et des ouvriers qui réparent la corniche.
Calle Neptuno, Qui suis-je ? bonne question.
Cale Neptuno, 2+2=5 et quelques fantômes.

Calle Ayestaran, il ne s’agit plus de murs pelés mais de l’immeuble entier pour lequel il est manifestement trop tard. La fresque de Yulier P. est presque dissimulée sous les arcades où plus personne ne passe mais elle résonne étrangement dans cette atmosphère d’écroulement imminent… et semble appeler les âmes craintives à faire le grand saut dans l’au-delà.

Allez pour finir une note plus légère : un ensemble posé sur le bleu passé de la fabrique de bicyclettes, là-bas, près de l’embouchure du Rio Almendares. Auteur inconnu, à suivre !

Fabrique de bicyclettes et murs azur, el Vedado.

Street artist, studio artist : même combat. Sachez que Yulier P. a une galerie sur le Prado, où les acheteurs du monde entier se bousculent. Bonne chance.


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