Anthropocène et petits oiseaux : la menace

Belle et menacée, la nature caribéenne. À Cuba comme ailleurs, depuis la révolution… industrielle nous sommes entrés dans l’anthropocène¹ et le résultat est là : mauvais usage des ressources naturelles, chasse, pollution… menacent la survie de près de 300 espèces sur l’Île !

Et parmi celles que vous pourrez rencontrer lors de vos ballades :

La Jutía Conga (Capromys pilorides pilorides), un énorme rongeur endémique à l’Île, 7 kg de gentillesse, s’intéresse surtout aux fruits, écorces et à l’occasion un petit lézard, vit dans les manglares, pinares ou ciénagas, où les couples se construisent des abris entre les racines des arbres. On les voit  parfois paraît-il endormis au soleil sur les hautes branches. Enfin on les voit surtout dans les réserves, par exemple au cocodrilero de la Ciénaga de Zapata…

L’almiquí (Solenodon cubanus) qu’on croyait disparu a été retrouvé dans l’Oriente, du côté du Parque Humboldt (à parcourir absolument si vous séjournez à Baracoa). Cet insectivore au long nez marrant et à la longue queue glabre est considéré par les spécialistes comme un fossile vivant. Ses ennemis actuels sont tout simplement les chiens et chats. Attention sa morsure est vénéneuse !

Le Zunzuncito (Mellisuga helenae) : le plus petit colibri du monde ne se croise qu’à Cuba et c’est un enchantement. Il possède le second rythme cardiaque le plus rapide de tous les animaux, peut voler à 114 km heure, mais ça ne suffit pas à assurer sa survie… On l’aperçoit dans les bois et les jardins touffus. La raréfaction de son habitat aura raison de cette petite merveille.

Le cocodrilo cubano (Crocodylus rhombifer) : moins énorme que ses cousins (5m quand même), cet animal patibulaire est élevé pour la conservation, notamment dans la Ciénaga de Zapata. Par un après-midi pluvieux, ça vaut le détour.  Je vous renvoie également à l’article de Courrier International qui explique très bien comment l’espèce cubaine est en voie d’extinction parce qu’elle s’accouple trop… avec les américains ! Quoi ? Mais que font les Républicains ?

Le tocororo (Priotelus temnurus) : Bleu blanc rouge, endémique à l’Île et ne pouvant vivre en captivité : c’est bien sûr l’oiseau national de Cuba. Son nom sonne comme son chant. On le voit couramment mais… de loin, pendant les excursions dans la montagne. Sa chasse est interdite et malgré tout il se raréfie.

Le manatí (Trichechidae) ou vache marine, aussi placide et herbivore que sa cousine terrienne, peut atteindre 500 kg. Il est particulièrement menacé par la pollution et la chasse illégale. Jamais entendu parler de sorties en mer pour aller lui faire coucou. C’est pas plus mal.

La cotorra cubana (Amazona leucocephala) : de la famille des perroquets, son petit nom c’est Perico. Vert et blanc, on le rencontre dans les pinares, manglares, sur les arbres fruitiers ou… en cage dans les patios. Ce qui n’est pas une très bonne idée pour sa reproduction et sa survie…

Adieu Paradis ? Les îles des Caraïbes possèdent environ 13 000 espèces végétales dont plus de 6 500 espèces endémiques de Cuba, et des centaines d’espèces animales – 600 rien que pour les oiseaux – dont certaines en très grand danger d’extinction…

Je vous invite à consulter la page que l’UNESCO consacre aux 6 réserves de la biosphère de Cuba, dans lesquelles vous pourrez rencontrer des guides très pros qui vous proposeront des visites responsables et passionnantes.


¹ anthropocène ?

Traduit et adapté d’après l’article de  M. Gonzalez : Animales en riesgo de extinción en Cuba – CiberCuba

Image à la Une : Tocororo, Cuba 2015, photo Ekaterina Chernessova, licence creative commons

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Une réflexion sur « Anthropocène et petits oiseaux : la menace »

  1. De tous les côtés les oiseaux disparaissent … En Europe des petits passereaux très communs autrefois deviennent si rares à observer …. Voici un commentaire sous forme de dessins « La robe de Médée » : https://1011-art.blogspot.com/p/la-robe-de-medee.html, (réalisé pour le Muséum de Genève pour l’exposition « tout contre la Terre »).

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