À Cuba, le street art montre ses dents

Le paysage dessiné par les graffiti de la capitale cubaine évolue subtilement de saison en saison

Résumé des épisodes précédents

L’été dernier, les interventions de Yulier P. étaient omniprésentes sur les murs mais patatras, voilà que « les autorités » le somment d’effacer ses œuvres. Motif ? dégradation du bien public. Marrant quand on pense  que le graffeur intervient uniquement dans des friches et sur des décombres…

L’ouragan Irma balaie tout sur son passage, y compris les poursuites judiciaires. Et Yulier change son fusil d’épaule : désormais il ne laisse ses dessins que sur des gravats ou des fragments de tuiles…

Mais d’autres reprennent le flambeau et notamment un certain Mr. Myl avec un personnage récurrent muni d’une mâchoire imposante.

Le mystérieux Mr. Myl

À peine esquissé à la bombe ou croqué dans ses moindres détails polychromes, le personnage en question a des états d’âme : il rêve de wi-fi, lorgne une jolie fille ou voit des diamants partout… ou alors il arbore la panoplie « total reggaeton », coupe tiburón incluse.

Mr. Myl callle Linea, Vedado, La Havane, juillet 2018. Une ébauche rapide près d’un téléphone cassé.
Mr. Myl, parque Trillo, Centro Habana, juillet 2018. Un songe de wifi…
Mr. Myl, Habana Vieja, juillet 2018. Je suis la croqueuse de diamants…
Mr. Myl, calle Monserrate, Habana Vieja, juillet 2018. La panoplie du parfait reggaetonero, crête « tiburón » incluse…
Mr. Myl, parque La Ceiba, Habana Vieaj, juillet 2018. Polychromie et références à la santeria dans ce quartier populaire en voie de boboïsation…

Mais toujours, toujours, il montre ses incisives, canines et nombreuses molaires dans un rictus plutôt agressif qui semble dire « pas touche ».

Enfin une saine réaction à la décrépitude ambiante !

D’autres traits de couleur

De Habana Vieja au faubourg de Arroyo Naranjo, il suffit d’ouvrir l’œil pour découvrir une grande variété d’expressions artistiques. Faites-vous plaisir !

Dessin anonyme et piquant dans Habana Vieja, juillet 2018.
Interventions successives sur un panneau de propagande presque effacé, faubourg de Mantilla à Arroyo Naranjo, juillet 2018.
Habana Vieja, juillet 2018 : quand tout s’effondre, un petit coin de ciel bleu peut apparaître…
Une galerie à ciel ouvert dans Habana Vieja, juillet 2018. J’aime le détail de la plaque de rue fournie par le graffeur. Qu’on ne vienne pas parler de dégradation de l’espace public !
Dessins anonymes et délicats dans Habana Vieja, juillet 2018.

Et n’oubliez pas que la lucha continua !

No me digas « feliz día », levantate y lucha conmigo. Ne me souhaite pas « bonne fête », lève toi et viens te battre avec moi. 2+2=5, parque de Trillo, Centro Habana, juillet 2018.

Pour plus de photos des interventions de Mr Myl, voyez son compte Instagram : mr_myl.

Photo à la Une : Calle 11, Vedado, La Havane, juillet 2018 : regard amoureux et humide de Mr. Myl sur une créature au pochoir de Rustoff. Le street art à la Cubaine !

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